Le violon de la guerre
(oeuvre fictive)
Nous étions dans un champs de blé en 1915, le ciel était sombre, le vent hurlait . On entendait les corbeaux voler au-dessus des têtes des soldats, tout était calme. Ils étaient immobiles.Ils avaient le visage blanc comme la neige .Pour briser ce silence un des soldats, Camille Delafaye, accorda son violon et commença à jouer l'air d'une musique qu'il avait composée lui-même.
Quelques jours auparavant Camille fumait sa pipe comme tous les matins, puis joua un de ses airs préférés. Il avait une appréhension particulière car le lendemain, pour la première fois, il allait être en première ligne. Pour l'instant, tous les autres soldats jouaient aux cartes ou discutaient entre eux. Leur visage était anxieux mais pourtant souriant. On entendait leurs rires et cela lui donna le sourire.
Un homme s'approcha de lui et lui dit:
"- Bonjour puis-je m'asseoir?
- Bien sûr.
C'était un homme grand, brun, les moustaches frisées. Il lui paraissait sympathique. Il le complimenta alors :
- Tu es vraiment doué!
- Merci, tu aimes vraiment?
- Oui beaucoup, je me permets de dire mon avis car moi aussi j'ai joué du violon dans ma jeunesse.
- Ah oui?
- Oui, mon père était professeur de violon, chaque semaine il donnait des cours à des enfants du village dont je faisais parti.
Il hésita un peu et ajouta :
- Cela a été la plus belle période de ma vie!
- Je n'en doute pas, mais pourquoi as-tu arrêté d'en jouer?
Son visage se referma ,il devint pale, un silence se fit entendre puis il murmura :
- J'ai perdu mon père à quinze ans de la tuberculose, j'ai beaucoup souffert de son décès. C'est à ce moment-là que j'ai arrêté de jouer du violon.
- Oh, je suis vraiment désolé ...
Camille lui donna une petite tape amicale dans le dos et Marc lui dit:
- Ce n'est rien, tu ne pouvais pas le savoir."
Le lendemain était le grand jour, Camille et Marc avaient discuté pendant quelques heures, ils marchaient ensemble avec les autres soldats jusqu’à la première ligne. La peur au ventre, ils arrivèrent et s'installèrent, chacun à son poste.
Les soldats avaient froid, cela leur brûlait les membres. La neige rentrait à travers leur uniforme. Camille et Marc commencèrent à discuter pour oublier la peur. Ils évoquaient la musique si douce qui les faisait tant rêver.
Quand tout à coup, on entendit des cris et des coups de feu qui venaient des camps ennemis. Ils attaquaient.Camille vit aussitôt que son ami était touché. Il voulut le secourir, mais le sergent lui ordonna d'aller au front. Il courut de toutes ses forces, la neige lui montait jusqu'aux genoux. Il tirait , il tirait sur tout ce qui bougeait.
Quelques minutes plus tard, tout était silencieux : l'attaque ennemie avait échoué. Camille se dépêcha d'aller soigner son ami. Quand il arriva, Marc ne bougeait plus, il était mort. C'était comme si tout s'écroulait autour de lui. Beaucoup de soldats étaient morts. Cela lui brisait le cœur de repenser à tous ces soldats avec qui il avait vécu les moments les plus douloureux de sa vie.
Il fallait à présent qu'il se rendent tous, le cœur lourd, dans un champs. Le brouillard était si épais qu'ils ne pouvaient voir qu'à quelques mètres. Le vent était d'un froid glacial. Ils creusèrent des tombes pour leurs compagnons disparus.Lorsque les corps furent complètement recouverts par la terre , les soldats firent silence. Camille, ému, voulut rendre un dernier hommage à son ami : il entama la chanson qui les avaient rapprochés, celle qui les lierait à jamais.
Enora.K