Hécatombe des Charentais à Moislains.
Les soldats ?
Les réservistes charentais des 307e RI, 308e RI et du 34e régiment d'artillerie de campagne : des hommes de 25 à 39 ans, parfois pères de famille, qui se retrouvent sur le front après deux semaines d'entraînement.
Leur guerre ?
Deux jours de marche depuis Arras et la mort au petit matin.
C'était le 28 août 1914. L'ennemi est signalé dans le village de Moislains. Alors, comme ils en ont trop souvent l'habitude en ce début de guerre, les officiers ordonnent de charger, à découvert, sans rien connaître de la force de l'ennemi, dans le brouillard.
L'ennemi ?
Un corps d'armée d'élite de la 1ère armée allemande, très supérieur en nombre et parfaitement retranché .
La bataille ?
Un massacre : les fantassins français, repliés dans un chemin creux, y sont pris en enfilade par les mitrailleuses allemandes. Les artilleurs sont chargés et sabrés par les uhlans.
Le bilan ?
Le 308e perd 748 hommes, tués, blessés, prisonniers ou disparus, sur 2000 hommes.
Le 307e perd 1246 hommes, tués, blessés, prisonniers ou disparus sur 2000 hommes.
Leur sacrifice a cependant permis de ralentir la progression très rapide de l'ennemi vers le Sud, sauvant ainsi le corps d'armée britannique.
Le cimetière des Charentais où ils reposent est l'endroit même où ils sont tombés.
Photographie du cimetière primitif aux lendemains de la guerre.
Parmi eux, deux anciens élèves :
Maurice Glémet est porté disparu, puis considéré comme mort par un jugement de 1920.
Achille Rousseau est fait prisonnier, et décédera de maladie en 1918.