Le maire défend les intérêts du collège municipal.
Comme en témoigne le graphique réalisé, la fréquentation du collège a nettement diminué au cours de la guerre. Le fait qu'il n'y ait plus que 45 élèves en 1915 et 1916, avait poussé le maire à réagir avant même cette restitution partielle des locaux occupés.
Le 2 novembre 1915, le Maire, M. Bizardel, s'adresse ainsi au Conseil Municipal : « La fréquentation de notre établissement d'enseignement secondaire, a, d'une manière incessante, fait l'objet des préoccupations de la municipalité ».
Le Maire fait ensuite état d'une lettre adressée le 8 septembre au Préfet de la Charente dans laquelle, arguant « des lourds sacrifices que la ville [s'était] imposée pour assurer le développement et la prospérité de l'établissement », il demandait au Ministre de l'Instruction Publique de bien vouloir attribuer des bourses au collège municipal.
Déplorant « l'inertie »du Préfet, le Maire informe les élus qu'il a aussi écrit au Recteur, sollicitant « la nomination de suppléants chargés de faire les cours des professeurs appelés au service de leur pays ». Le magistrat barbezilien ne décolère pas par la suite, avec quelques raisons semble t-il : « ...après avoir déclaré que satisfaction me serait donnée sur ce point, le Recteur de l'Académie de Poitiers s'est confiné dans l'inaction la plus absolue...Mes supplications sont restées sans réponse. Il ne m'était par conséquent pas permis d'insister auprès d'un fonctionnaire auquel la volonté paraissait entièrement faire défaut ».
Toutefois, le Maire ne renonce pas à défendre les intérêts du collège municipal, et s'adresse à nouveau au Recteur de l'Académie de Poitiers, le 5 avril 1916, pour demander des subventions afin de ne pas grever davantage les charges qu'il faut supporter ; il rend clairement compte des difficultés auxquelles se heurte l'établissement.
« Monsieur le Recteur de l 'Académie de Poitiers,
le Principal du collège de Barbezieux, vient d'attirer mon attention sur la situation financière de l'établissement, qui se solde, pour l'année 1915, en déficit de 3000 fr an chiffres ronds. Cette situation fâcheuse est imputable aux événements que nous subissons depuis la fin de 1914.
Au début de l'année scolaire 1914-1915, le personnel enseignant du collège s'est trouvé en partie mobilisé. Pour cette raison, certains cours, notamment celui de mathématiques ont été suspendus....Les élèves ont été obligés d'aller demander ailleurs l'enseignement qu'ils devaient recevoir. Cette désertion forcée du commencement en a entraîné d'autres, au point que la population scolaire s'est réduite...dans des proportions considérables.
De plus, malgré les réclamations répétées du conseil d'administration du collège et du conseil municipal, le Ministre de l'Instruction Publique ne nous a jamais envoyé d'élèves boursiers, du moins depuis plusieurs années.....J'ai, en conséquence, l'honneur de vous prier de bien vouloir proposer à M. le Ministre de l'Instruction Publique, d'allouer à notre établissement d'enseignement secondaire, la subvention nécessaire à l'équilibre de son budget ».
Une autre lettre suit immédiatement :
« Dans la lettre que j'ai eu l'honneur de vous écrire aujourd'hui, j'ai oublié de vous signaler une autre cause de la diminution de la population scolaire du collège de Barbezieux. Vous n'ignorez pas que l'établissement a été réquisitionné par l'autorité militaire, en vertu du plan général de mobilisation. Or, depuis août 1914, les bâtiments sont affectés à un hôpital temporaire, et il m'a été impossible de me procurer un autre immeuble à effet d'y installer des élèves internes, ce qui a abouti à la suppression complète de l'internat.... ».
Cette fois-ci le Recteur, sans prendre de réel engagement, répond au Maire. Dans sa lettre en date du 17 avril, le Recteur s'engage à signaler au Ministre de l'Instruction Publique « la situation intéressante du collège de Barbezieux», et ajoute qu'il demandera au Principal de faire de son mieux pour que l'internat puisse rouvrir en octobre.