Des Françaises dans la France Libre
Au cours de la seconde guerre mondiale, de nombreuses femmes françaises n'hésitent pas à s'engager aux côtés des hommes pour libérer leur pays. On les trouve aussi bien dans la résistance française que dans les armées coloniales et que dans les Forces Françaises Libres, grâce à une loi datant du 11 juillet 1938 qui permet une mobilisation de toute la population française sans distinction d'âge et de sexe. Bien que minoritaires, elles jouent parfois des rôles essentiels, que ce soit au front ou dans la coordination et l'administration, et ont su donner aux femmes en général une place nouvelle dans l'armée française. De par la proximité de la Grande-Bretagne, nombre d'entre elles ont pris l'initiative de traverser la Manche pour aller s'engager auprès du Général de Gaulle, et notamment à Londres, cœur des Forces Françaises Libres. Au total, c'est plus de 3000 femmes qui se sont engagées dans les différents corps de l'armée, mais surtout l'armée de terre, pour la libération de la France.
Lors de la défaite française de juin 1940, quelques femmes françaises choisissent de rejoindre Londres où vont aussi d'autres qui résident déjà au Royaume-Uni. Elles souhaitent s'y engager par patriotisme, et n'ont ni formation militaire, ni volonté de faire carrière dans l'armée. Devant leur volonté, de Gaulle accepte la création d'un corps féminin des volontaires françaises le 7 novembre 1940 dans une volonté d'unir les troupes françaises sous son commandement, et donc d'éviter qu'elles ne rejoignent les corps féminins anglais. La même année, les appels à la mobilisation émis vers la France commencent eux aussi à s'adresser aux femmes. Mais même si les femmes sont acceptées en tant que militaires, elles n'ont pas accès aux postes de combattants, et aucune d'entre elles n'aura le droit de porter des armes . Leur rôle est en fait de prendre les postes des hommes aptes au combat, qui serviront donc, eux, en tant que soldats, ce qui est synonyme la majorité du temps de rôles administratifs. Le corps féminin des volontaires françaises est d'ailleurs considéré comme étant une « formation militaire auxiliaire féminine ».
Cependant, plus tard dans la guerre, devant l'insistance de certaine d'entre elles pour rejoindre les combattants, de nouveaux postes vont s'ouvrir à ces femmes. Sans qu'elles aient le droit de combattre, elles pourront tout de même accéder aux postes de cuisinière, d'infirmières et avoir des rôles dans le ravitaillement des troupes et leur habillement. De plus, certains groupes de femmes ont réussi à obtenir le droit de participer aux combats, après de nombreuses demandes et négociations auprès de leurs chefs. Citons par exemple le groupe Rochambeau, organisé et construit entre New York et Londres sous l'initiative d'une américaine, Florence Conrad. C'est un groupe d'ambulancières de différentes nationalités, mais majoritairement françaises, qui ont été admises par le général Leclerc dans la 2ème DB après de nombreux débats, et qui se sont formées en Angleterre avant de participer au débarquement en juin 44. Ayant prouvé leur utilité, et s'étant même montrées indispensables elles ont continué à participer à la guerre jusqu'à la fin de la campagne en Allemagne.
Parmi ces femmes qui ont résisté aux côtés de De Gaulle, nous retrouvons une certaine Simone Passemard Mathieu, née le 31 janvier 1908 à Neuilly sur Seine. C'est une grande joueuse de tennis des années 30 (elle gagne deux fois Roland Garros et atteint au meilleur de sa carrière le rang de troisième joueuse mondiale). En 1939, alors que la seconde guerre mondiale éclate, Simone Mathieu se trouve aux Etats-Unis où elle doit disputer un tournoi mais elle décide sans attendre de rentrer en France. Le 22 juin 1940, elle rejoint Charles de Gaulle à Londres et s'engage dans le Service Volontaire Féminin (un corps de l'armée britannique pour l'aide aux civils) avant de constituer en 1941 le Corps Féminin des Volontaires Françaises: elle en devient le commandant et organise les recrutements et les entraînements. Elle défilera aux côtés du général de Gaulle le jour de la libération de Paris le 26 août 1944. Elle aura atteint durant sa carrière le rang de lieutenant. Elle décède le 7 janvier 1980 à l'âge de 72 ans.
Elisabeth de Miribel est née le 19 août 1915 dans la Meuse, c'est l'arrière petite fille du général Mac Mahon (président pendant la IIIème République). Lorsque la guerre éclate, elle n'hésite pas à s'engager dans la résistance et rejoint de Gaulle à Londres le 13 juin 1940. Elle devient sa secrétaire et sera chargée de taper l'appel du 18 juin. A ce sujet, elle déclarera dans son livre La liberté souffre violence: "J'ai l'obscur pressentiment de participer à quelque chose d'exceptionnel". En 1942 le général l'envoie en mission au Québec où elle est chargée de rallier le plus de canadiens possible à la cause de la France libre. Elle termine sa carrière au Maroc puis en Italie comme consul général de France. Elle meurt le 29 mars 2005 à l'âge de 89 ans
Nous pouvons plus précisément évoquer Jeanne Bohec, une étudiante en sciences qui s'est engagée à Londres en 1941 et y a suivi une formation d'instructeur sabotage (qui lui a permis d'assimiler les mêmes compétences que les autres soldats en plus de sa spécialisation), avant d'être parachutée en février 44 en compagnie d'une dizaine d'autres femmes pour former les résistants dans la région bretonne. Elle a participé aux combats de libération de la région, et notamment de Quimper, en 1944.
Deux charentaises: