Leur service militaire.
Ces hommes, nés entre 1873 et 1899, furent tous soumis à la conscription.
La loi Freycinet, du 15 juillet 1889 réduit le service militaire à trois ans. Elle s'applique jusqu'à la classe 1904. Par ailleurs, elle accorde des dispenses aux étudiants, aux exemptés pour charge de famille, et à ceux qui « tirent le bon numéro » au tirage au sort organisé à 20 ans, l'âge de la conscription. Tous font alors une seule année de service militaire.
Ainsi, seuls deux hommes de cette liste ont effectué trois ans de service militaire, alors que six n'en ont fait qu'une seule. Par ailleurs, trois hommes ont été classés « service auxiliaire » pour une raison physique par le Conseil de révision et un a même reçu une dispense totale.
La loi du 21 mars 1905, est la première à établir une égalité totale des hommes devant la conscription : service obligatoire de deux ans, sans tirage au sort, sans dispenses. Seul un sursis est possible. Ainsi les élèves de ces classes (1904 à 1911) ont effectué deux ans de service. Un seul homme a effectué un service auxiliaire, pour myopie.
Les hommes libérés sont versés dans la réserve de l'armée active et effectuent deux périodes d'exercices aux cours des années suivantes. Ils passeront dans la territoriale à 34 ans. Et ne seront totalement libérés de leurs obligations militaires qu'à 46 ans.
La loi du 7 août 1913 porte à nouveau la durée du service pour tous les hommes à trois ans, car l'armée veut disposer, face à l'Allemagne d'effectifs permanents plus importants. Cela s'applique directement à la classe 1913, appelée un an plus tôt que prévu, car l'âge de la conscription passe de 20 ans à 19 ans.
Les huit hommes des classes 1911, 1912 et 1913 étaient donc déjà sous l'uniforme au moment du début de la guerre.
A quel âge les plus jeunes sont-ils partis à la guerre ensuite?
Un soldat de la classe 1914, en septembre 1914, à 19 ans.
Trois soldats de la classe 1915, en décembre 1914, à 19 ans.
Quatre de la classe 1916, en avril 1915, à 18 ans.
Trois de la classe 1917, en janvier 1916, à 18 ans.
Alban Ménard, de la classe 1919, s'engage en décembre 1917 à 18 ans et 8 mois.
En fait les plus jeunes mobilisés, à 18 ans et cinq mois, furent Robert Moreau, de Cressac, et René Vion, habitant à Berneuil.
Devant l'ampleur des pertes et le manque d'hommes, on constate que des soldats exemptés du service militaire avant 1905, pour des raisons physiques, passent devant des commissions spéciales de réforme, à l'automne 1914, et sont reclassés « service armé » et immédiatement mobilisés.
C'est le cas de quatre soldats, dont deux qui avaient été exemptés pour des problèmes de vue : Henri Milan, de Condéon, à 35 ans et René Girard de Blanzaguet, à 32 ans.