Premières pistes sérieuses 

 

  En parallèle de nos premières recherches, quelque chose a attiré l’œil de Monsieur Nominé. Au début du récit, l'auteur fait part de sa rencontre avec le frère de l'employeur d'un certain Médéric. C'est la seule personne du récit à être citée par son prénom et Médéric n'étant pas un prénom courant, nous avons à tout hasard cherché un Médéric vivant à Chillac à cette époque. Suite à une recherche de Claire sur les listes électorales de Chillac, notamment en 1905 et 1909, le seul résultat que nous ayons eu est l'existence d'un Jean Médéric Rolland issu de la branche des cafetiers et vivant à Chillac à cette époque. En comptant sur la chance, nous avons cherché tous les Rolland pouvant correspondre à notre soldat. Seulement deux vivant à Chillac correspondaient par leur âge et leur régiment.

    Nous avons d'abord pensé à Pierre Paul Albert Rolland né le 5 octobre 1878 et qui se révélait être le frère aîné de Médéric. Nous aurions pu en rester là. Cependant, nous savions que l'auteur des carnets était resté un certain temps en Belgique jusqu'en décembre 1915 or en vérifiant le registre matricule de Pierre Paul Albert, nous avons constaté qu'il changea de régiment à cette période et que sa position géographique ne collait donc plus avec celle de l'auteur.

    Nos soupçons se sont donc posés sur Pierre Paul Rolland né le 7 mars 1878. Son parcours correspondait avec celui de l'auteur au moins jusqu'à la période couverte par les carnets. De plus, étant de la branche des Rolland épiciers de Chillac, cela explique la présence de ces carnets dans l'épicerie lorsqu'ils ont été découverts. Pierre Paul Rolland était proche de Médéric puisque tous deux étaient cousins germains. De plus, la femme de Pierre Paul était également de la famille de la mère de Médéric, les deux branches principales des cafetiers et des épiciers étaient donc étroitement liées ce qui expliquerait que Pierre Paul puisse ainsi citer Médéric. Afin de ne pas faire des recherches sur un hasardeux quiproquo, nous avons cherché à confirmer l'identité de Médéric en faisant des recherches sur son employeur. Nous savions que Médéric était à Bordeaux au moment de la guerre, Monsieur Nominé à cherché la bonne orthographe de la famille Monfefoul citée comme employeur de Médéric, à l'aide du registre matricule de la Dordogne. Deux Monfefoul employés de commerce ont été identifiés, l'un réformé et l'autre mobilisé au 93e régiment d'infanterie territoriale et dont le parcours correspond à celui de notre soldat inconnu. Nous avions donc confirmation que « notre » Médéric était bien le Médéric cité dans le carnet car employé par la famille Monfefoul à Bordeaux.