Un monument commémoratif dans l'église Saint-Mathias.
Les sources pour traiter ce thème sont très lacunaires, dans la mesure où peu de numéros de l’Union paroissiale, le bulletin de la paroisse de Barbezieux sont disponibles.
Le curé de l’époque d’ailleurs dénonce « une censure établie de la manière la plus maladroite et la plus arbitraire ». Les informations dont nous disposons proviennent du cahier de paroisse, tenu, de manière inégale d’ailleurs, de 1912 à 1933 par les différents curés de la paroisse de Barbezieux. Ce cahier peut être consulté au service des archives de la maison diocésaine d’Angoulême.
D’après ce cahier de paroisse, le décret de mobilisation générale a paru, à Barbezieux, « à 4h20 du soir » ; le vicaire, mobilisé, quitte la ville pour Toul le 8 août, et la guerre « a réduit le service religieux de la paroisse ». Le cahier fait aussi mention de l’arrivée, dès le 16 août, d’un groupe d’infirmiers militaires, « pour desservir l’hôpital temporaire établi au collège ».
La présence des soldats blessés dynamise, finalement, le service de la messe : « les blessés de l’hôpital temporaire édifient toute la paroisse. Chaque dimanche, à la messe, ils font entendre des cantiques animés de la plus grande piété, et du plus pur patriotisme ».
Annonce de la victoire dans le cahier de la paroisse.
Pour un monument aux morts de la guerre
Le 30 novembre 1919, le curé de la paroisse peut écrire : « Dans toutes les paroisses, on se préoccupe de perpétuer le souvenir des morts de la guerre par un monument placé dans l’église ». Le curé lance alors une souscription, confiée à « mesdames de la ligue patriotique », et proposée à toutes les familles de la paroisse.
La souscription, lancée en janvier 1920 rencontre le succès attendu, mais l’érection du monument est retardée ; le curé a dû être soupçonné de détournements, puisqu’il précise, au cours d’une homélie prononcée le 7 novembre 1920, que la somme rassemblée est intacte, qu’il la tient à disposition de qui veut s’en assurer. Le retard s’explique car « il est difficile d’avoir des ouvriers ».
Suite à cette déclaration, l’entreprise THILARD se porte volontaire pour l’exécution du chantier.
L’inauguration du monument, le 5 décembre 1920, est « grandiose », et rassemble, d’après le curé, 2000 personnes, dont le Président du tribunal, le Procureur de la République, le maire, les conseillers municipaux…
Au cours de la cérémonie, l’évêque « a béni solennellement le monument élevé dans l’église de Barbezieux, à la mémoire des enfants de la paroisse morts pour la patrie ».
Ce monument est resté toutefois inachevé, dans la mesure où le curé précise que le nom des soldats morts pour la France sera inscrit ultérieurement sur des plaques de marbre, lorsque la liste en sera « définitive et complète ». Or de telles plaques ne sont toujours pas apposées au monument à ce jour.
L’inauguration du monument aux morts de l’église de Barbezieux a eu lieu plus tôt que celle du monument aux morts de la ville de Barbezieux.
Source : cahier de la paroisse de Barbezieux, 1912-1933, archives de la maison diocésaine.
Description du monument dans le cahier de la paroisse.
Le monument, placé au fond de l'église -sa place n'a pas varié depuis- est composé « d'un socle très artistique en pierre blanche, surmonté d'une admirable pieta de la même couleur. Le tout se détache sur une draperie rouge du plus bel effet ». La description du monument continue de manière minutieuse : dans la partie supérieure du socle se trouvent « les armes de l'évêque et de la ville », au centre d'un motif composé d'un drapeau et d'une palme entrelacés avec cette inscription : « Aux enfants de Barbezieux morts pour la France ». Au bas du socle, a été sculptée une couronne de laurier, portant l'inscription : « in memoriam ».