Les officiers.
Le lycée Elie Vinet compte 52 élèves morts pour la France au combat, dont 15 étaient officiers : un commandant, quatre capitaines, trois lieutenants et sept sous-lieutenants.
Cinq officiers de carrière.
Cinq de ces hommes sont entrés dans l'armée « par la grande porte », les écoles militaires prestigieuses. Ils viennent de milieux sociaux variés, mais aucun de la haute bourgeoisie, ni de l'aristocratie, ce qui témoigne d'une évolution assez récente, favorisée par la République depuis les années 1880.
Ils sont, bien sûr, tous bacheliers après des études exemplaires.
Auguste Prodeau, de Jarnac, entré à Saint-Cyr en 1892 fait sa carrière dans les chasseurs à pied et les troupes coloniales.
Roger Bonnenfant, de Barbezieux, entré à l'école Polytechnique en 1900, fait la totalité de sa carrière militaire dans le génie.
Joseph Hardouin, de St Michel-Léparon, entré à Saint-Cyr en 1900, fait sa carrière dans l'infanterie coloniale.
Joseph Lagoubie, de la Roche-Chalais, entré à Saint-Cyr en 1898, fait sa carrière dans l'infanterie puis les chasseurs à pied.
Jean Heyraud, ayant habité Barbezieux, entre à l’École de Santé Militaire en 1909.
Les jeunes officiers de cette époque servent souvent dans les colonies : alors qu'Auguste Prodeau et Joseph Lagoubie servent en Tunisie en 1909 et 1910, Joseph Hardouin est au Tonkin au même moment.
Capitaines quand commence la guerre, Auguste Prodeau et Joseph Hardouin sont tués à la tête de leur compagnie le 25 août 1914 à La Haute-Neuveville dans les Vosges pour le premier, et le 22 août 1914, à Saint-Vincent en Belgique pour le second. Ce sont les premiers combats de l'armée française, très meurtriers pour les hommes et les officiers qui les entraînent à l'assaut dans des conditions souvent défavorables en raison de la tactique de « l'offensive à outrance ».
Capitaine en 1913, Joseph Lagoubie est blessé à Verdun le 6 septembre 1916, puis promu Commandant. Il est tué à l'ennemi le 11 juin 1918 à Mortemer (Oise), alors que son bataillon se portait à l’assaut d’une ligne allemande avec l’aide de tanks.
Jean Heyraud, médecin aide major de 1ère classe depuis 1913 devient médecin major de 2e classe, le 6 juillet 1917. Après avoir été évacué deux fois pour maladie (6 septembre 1916 et 15 mars 1918), il se marie le 9 juillet 1918 à Marennes. Il est ensuite affecté au 1er régiment de marche d'Afrique, dans l'armée d'Orient. Mais avant de rejoindre son unité, il décède le 15 octobre 1918, à l'Hôpital temporaire de Florina (Grèce) d'une maladie contractée en service (bronchite grippale).
Roger Bonnenfant est capitaine au 5e régiment du génie, commandant de la 12ème compagnie de sapeurs de chemins de fer pendant la guerre. Il devient ensuite chef du génie à Poitiers en 1920. Il meurt le 28 février 1922 chez lui, à Saint Ciers sur Gironde, à cause des suites de ses blessures de guerre. Plus précisément, la fiche matricule évoque les séquelles d'encéphalite léthargique contractée en période épidémique.
Un sous-officier de carrière promu officier.
Le dernier officier ayant fait sa carrière dans l'armée est Edmond Dumas de Nonac, fils d'un instituteur, qui choisit de s'engager dans l'armée pour trois ans en 1903, après son service militaire. Il fait une carrière de sous-officier, parvenant au grade d'adjudant en 1913. Dès septembre 1914, il est promu officier. C'est en lieutenant qu'il trouve la mort à Maurepas, le 24 août 1916, dans la bataille de la Somme.
Deux soldats intègrent directement le corps des officiers pendant la guerre :
Mobilisés comme soldats en décembre 1914, ils deviennent aspirants dès avril 1915.
Édouard Orliange, de Touvérac parvient au grade de lieutenant.
René Girard, de Blanzaguet devient sous-lieutenant.
Sept officiers sortis du rang.
Parvenu au grade de lieutenant en ayant gravi tous les grades : Jean Jullien de Barbezieux : Il commence son service militaire le 1er octobre 1910 au 84e Régiment d’Infanterie en tant que soldat de 2e classe. Il est promu caporal le 12 avril 1911 et sergent le 29 septembre 1911. Il est mobilisé au 107e Régiment d’Infanterie au début de la guerre. Il gravit de nouveau les échelons en étant nommé sous-lieutenant de réserve à titre temporaire le 14 juin 1916, puis lieutenant à titre temporaire également le 17 juillet 1918.
Parvenus au grade de sous-lieutenant :
Jean Dupuy , de Touzac.
Jean Gallut, de Barbezieux.
Marcel Lauriol, de Barbezieux.
Robert Moreau de Cressac.
Pierre Salabert, de Barbezieux.
Parvenu au grade d'aspirant :
Léo Guillard, de Barbezieux.