Les études des anciens élèves morts pour la France.

Nous disposons d'informations sur les études de 49 de ces soldats, mais ces informations ne sont pas exhaustives puisque nous ne disposons pas de listes de bacheliers avant 1896 , mais seulement des articles de journaux occasionnels. Certains élèves ont pu aussi terminer leurs études ailleurs. Par ailleurs, les registres matricules militaires indiquent souvent le niveau d'instruction, mais sommairement, et ils n'ont pas toujours été mis à jour avec les deniers résultats des étudiants.

 

Nous pouvons cependant affirmer que 28 d'entre eux, au moins, ont obtenu le Baccalauréat :

Baccalauréat ès-lettres ou en Lettres-Philosophie

13

Baccalauréat ès-sciences ou en Lettres-Mathématiques

8

Baccalauréat moderne

3

Baccalauréat non identifié (Niveau d'instruction 5)

4

Niveau d'instruction 4 (Brevet de l'enseignement Primaire)

3

Niveau d'instruction 3 (Sait lire, écrire et compter)

13

Niveau d'instruction 2 (Sait lire et écrire)

5

Aucune information

3

 Accès au graphique.

Que pouvons nous penser des 18 élèves qui n'auraient qu'un niveau d'instruction finalement primaire (niveaux 2 et 3) ?

Bien sûr, un certain nombre d'élèves ont pu quitter le collège tôt, mais nous savons de manière sûre que deux d'entre eux, au moins, se sont présentés au Baccalauréat et donc que leur niveau d'instruction dépasse largement le niveau qui leur est donné sur les documents militaires. Parmi eux, Georges Aufaure, originaire de Baignes, réussit à obtenir la première partie du Baccalauréat moderne, en 1907, mais n'en est pas moins crédité d'un niveau 3 d'instruction.

De la même manière, Alban Ménard, de Saint-Maigrin, apparaît avec le niveau 2 d'instruction alors qu'il obtint en 1914 un Certificat d’Études Secondaires. Ce diplôme, accordé au vu des résultats, sans examen, attestait poutant le niveau atteint par l'élève en Troisième.

Ainsi les documents de la conscription mènent parfois à une sous-évaluation du niveau d'une partie des élèves.

 

Intéressons-nous maintenant aux titulaires identifiés du Baccalauréat.

Si l'on se réfère aux trois groupes sociaux identifiés précédemment, on obtient :

Pour les 17 familles d'agriculteurs, 6 élèves bacheliers seulement soit 35%.

Pour les 18 familles de petits fonctionnaires, 13 élèves bacheliers soit 72%.

Pour les 17 familles de la bourgeoisie, 9 élèves bacheliers soit 53%.

Ces pourcentages, basés sur un échantillon trop réduit, ne sont qu'indicatifs.

Ce qu'ils tendraient à démontrer n'est pas tant une inégalité sociale, mais des stratégies différentes selon les groupes sociaux : les petits fonctionnaires de la fin du XIXe siècle vivent modestement. Ils sont issus eux-mêmes pour beaucoup du monde rural et ont acquis la conviction de l'efficacité de l'instruction pour permettre à leurs enfants de continuer à s'élever socialement, en particulier bien sûr les instituteurs.

Les familles d'agriculteurs, qui ont pour beaucoup leurs enfants à l'internat, sont souvent des familles très aisées des campagnes, mais l’objectif des études semble parfois se limiter à une solide instruction secondaire, car les garçons n'ont pas besoin d'un diplôme pour reprendre la terre. Cela semble bien correspondre à ce qui est affirmé dans le compte moral de la Municipalité pour 1897 (voir information sur les effectifs des élèves).

Quant au groupe de la bourgeoisie, le résultat peut sembler étonnant mais tient au caractère composite de ce groupe : les élèves non bacheliers viennent surtout des familles de commerçants et de négociants, qui peuvent transmettre leur activité à leur fils.

 

Quel Baccalauréat pour quelles études ?

Notre documentation ne nous permet pas de tenter une synthèse sur cette question, mais seulement quelques observations à partir des bacheliers pour qui nous avons l'information.

Cinq élèves ont suivi des études de Droit (Baccalauréat littéraire).

Trois des études de Médecine ( Baccalauréat littéraire).

Trois ont fait Saint-Cyr et deviennent officiers de carrière, rejoignant un quatrième qui a choisi Polytechnique ; ils étaient issus à égalité de la voie littéraire et de la voie mathématique.

Deux sont sortis commis de l’École des Ponts et Chaussées.