La douleur d'une mère.
(Histoire fictive)
Le père d'Aimé était là assis, très anxieux, mal à l'aise de lire le discours qui était destiné à son fils, devant des personnes importantes qu'il connaissait et d'autres pas. A ce moment-là Monsieur Chevrou en voulait énormément à son fils, et souffrait de cette situation car il allait se ridiculiser devant toute une assemblée. Il attendait le moment propice mais n'était pas pressé.
Il se leva, monta sur l'estrade, prit une grande respiration et commença à énumérer les prénoms des soldats morts pour la France : il y avait des héros, des médecins reconnus, un certain Salabert, héros de sa lignée, qui était dans les mêmes tranchées que son fils. Puis il aperçut sur sa fiche "Aimé Chevrou.." et dit d'une voix faible : "Aimé Chevrou est mort stupidement!" La phrase qui était destinée à son fils le tourmentait, il ne comprenait pas pourquoi cette mort était si stupide, pourquoi il ne s'était pas donné plus les moyens de réussir, et de revenir en héros!
En face de Monsieur Chevrou, Monsieur Salabert malheureux, mais fier.
La guerre venait de commencer. Une atmosphère morose pesait sur sur le logis de madame Salabert. Elle se tenait là près du feu, elle était angoissée du départ si brutal de son fils à la guerre. Elle était inquiète car elle n'avait pas eu de nouvelles, mais au fond d'elle, elle était heureuse que son fils puisse être un héros et combattre pour la France. Elle commença son journal intime.
Samedi 20 septembre 1914,
Mon fils ne donne hélas plus de nouvelles, j'ai peur qu'il ne soit plus... J'ai appris il y a peu que mon mari avait persuadé Pierre de demander son affectation en régiment d'infanterie, et donc de quitter l'Etat-major. Il voulait qu'il se batte pour la France. D'un côté je suis heureuse car il sert son pays, et en partant il était fier de lui et savait ce qu'il faisait. Mais d'un autre côté, j'aurais voulu qu'il reste chez lui, avec sa famille.
Mardi 9 novembre 1914,
Pierre m'a enfin envoyé une lettre, il va bien. Mais il ne m'a pas rassurée en me disant qu'il y avait des maladies qui se propageaient dans les tranchés, qu'il manquait d'hygiène, et de nourriture. Je ne suis pas rassurée de son départ, j'y repense et cela me rend malheureuse. J'aimerais le prendre dans mes bras, me réchauffer à ses côtés, tendrement comme quand il était petit, qu'il sache tout l'amour que je lui porte.
Jeudi 29 janvier 1915,
Ses baisers chauds, et pleins d'affection. J'y repense souvent car cela me manque. Cela fait maintenant cinq mois que Pierre est parti, et trois mois que je n'ai plus de nouvelles. Je savais qu'il n'aurait jamais dû partir, même si je ne pouvais pas le retenir, tout cela parce que Paul voulait que notre cher fils soit un héros...
Thaïs N