Les relations entre Français et Anglais à Londres

   Après la défaite française de Juin 1940, De Gaulle commence à rassembler les forces combattantes volontaires en Angleterre pour poursuivre le combat. C'est le début de la France Libre. Ainsi, de nombreux français libres seront amenés à quitter la France pour se rendre en Angleterre. Il devient donc intéressant d'étudier comment ces derniers ont été acceullis et perçus par la population britannique.

   Tout d'abord, il est pertinent de souligner que face à la précarité de la situation de ces volontaires, partis pour la plupart dans la précipitation, une aide matérielle a été offerte très rapidement par la population britannique comme par les autorités locales chargés de l'acceuil des français libres. En effet, ils sont logés dans des centres ou dans des familles où ils y trouvent tout le confort nécessaire. Des cigarettes, des vêtements et de l'argent leur sont offerts. Une association sera même créée le 6 septembre 1940, les "4F"  ou "Friends of the Free French Forces" qui sera chargée de coordonner aides et dons, en liaison avec l’association « Les Français de Grande-Bretagne » présidée par M. de Malglaive. De plus, De Gaulle ajoutera dans ses mémoires : "Quand les journaux annoncèrent que Vichy me condamnait à mort et confisquait mes biens, nombre de bijoux furent déposés à Carlton Gardens par des anonymes et plusieurs dizaines de veuves inconnues envoyèrent l'alliance de leur mariage afin que cet or pût servir à l'effort du Général De Gaulle". Il est également intéressant de noter que, comme le souligne François Maly, journaliste du Point agrége en histoire, dans son ouvrage De Gaulle vu par les Anglais, les autorités anglaises, malgré leurs réticences vis à vis de De Gaulle et de ses intentions, feront tout pour venir en aide à Yvonne, sa femme, restée en France.

   Ensuite, sur le plan moral, même si les autorités semblent froides et impassibles, à leur arrivée à "Anerley School", les volontaires sont acceullis chaleureusement par la population comme le souligne Daniel Cordier dans son ouvrage Caracalla lorsqu'il évoque le premier jour de permission dans Londres où une atmosphère paisible semble règner et où la population discute et acclame chaleureusement les volontaires. La foule ovationna avec entrain les soldats français lors du défilé du 14 Juillet 1940 à Whitehall, qui restera longtemps dans les mémoires, comme le souligne Jean-Louis Crémieux Brihlac dans La France Libre, I lorsqu'il déclare, en parlant des soldats de la France Libre : "le 14 Juillet ses soldats ont été acclamés dans les rues de Londres". Ainsi, même après la guerre , les Français Libres garderont un attachement sentimental fort pour ce peuple qui les a traité avec respect et cordialité.

   Pour conclure, de manière générale, matériellement et moralement, les volontaires ont été bien acceullis à leur arrivée en Angleterre surtout par la population. Ils recevront une aide matérielle indispensable par les autorités locales sous les directives du gouvernement Churchill tout comme de nombreux dons de la population. C'est donc finalement, grâce aux Britanniques que la France Libre a pu exister et prospérer. 

JAUBERT Clément TL